l'UNION   Vendredi 4 Décembre 1998

Théâtre : avec " les Vilains" les Baladins ont conquis le public

 

Avec l'efficace collaboration de l'association Spirale, les Baladins se produisaient pour la première fois dans la salle des fêtes de l'IUFM.

 La troupe, créée en 1983, par J.L. Wacquiez, est mieux connue dans la région de Soissons, où elle disposait de la salle des Feuillants (qui va fermer pour rénovation), pour ses répétitions.

 Excepté son fondateur, artiste professionnel, les Baladins sont composés d'une dizaine d'amateurs qui se partagent entre la scène et la technique.

Ils ont déjà monté une quinzaine de pièces, toutes tirées du répertoire contemporain.

Ils disent faire leur choix "pour intéresser le plus large public", et leur préférence va plutôt vers la dérision et l'ironie grinçante, que cultivent des auteurs comme Anouilh, Kundera, Arrabal…

Lorsqu'ils puisent dans le répertoire ancien, c'est par le biais de l'adaptation. C'est le cas pour "les Vilains", au programme de la troupe cette année.

 La pièce adaptée de Ruzzante auteur padouan du XVIe siècle, par André Gille dans les années cinquante, a été réactualisée à notre époque par Thierry Marlière

 

Plutôt en rire

 Exploitant des thèmes éternels, comme l'amour, la tromperie, la bêtise, la lâcheté…et peut-être certains cliché comme l'inconstance féminine, les Baladins ont réussi à faire rire de ces épreuves qui scandent la vie d'un homme.

Sur un texte souvent truculent, jouant avec un réel plaisir et beaucoup de panache, ils ont fait oublier au public que "c'est chacun son tour de vivre sur la terre".

 

Leur mise en scène, créée par J.L. Wacquiez et Marc Douillet, récompensée par le prix de la Technique au festival du Théâtre amateur de Cherbourg, est tonique et inventive.

 

Le spectacle est conçu sans coulisses, les changements de décors avec clin d'œil à notre société d'aujourd'hui, bidons et caddies, les changements de costumes et aussi les changements de rôles se font en direct sur la scène.
L'éclairage et la musique participent à l'ambiance un peu folle qui ne faiblit jamais, relancée à l'occasion par quelque scène, tout droit sortie de la Cour des Miracles, complètement shootées ou apocalyptiques

 

Alors qu'elle n'en est qu'à sa septième représentation, la troupe des Baladins réussit une bien belle prestation et révèle quelques fortes présences qui, même encore hésitantes, dépassent le simple goût pour la comédie.

 

 

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